"Johanne : vous vous lassez de tout, je pense."
Au-delà de l’intérêt des post et préfaces, il n’est pas tout à fait nul de varier les éditions d’un même texte, s’entend : d’un texte qui ne comporte guère plus de variations que de fautes d’impression, et qu’on a trop souvent lu. En effet, il semble parfois qu’offrir un peu de nouveauté physique au texte lui rende, par la même occasion, un rien ou deux de sa fraîcheur première, ce qui n’est pas toujours sans stimuler l’étude qu’on veut en faire. (Alors, on me rétorquera bien qu’il n’y a pas de quoi en faire un fromage, ce à quoi je répondrai : certes, mais je n’aime pas ça.)
Avant-hier, donc, je cherchais à la bibliothèque une nouvelle édition du Temps des Lilas de Marcel Dubé.
La pièce n’est pas mauvaise, je la conseille à qui voudrait s’initier au théâtre québécois. C’est, disons, un drame psychologique (beaucoup ajoutent : "réaliste") qui n’est pas sans accointances avec le théâtre de Tchekhov. On y retrouve ces personnages dont la légèreté ou le cynisme (celui de Virgile rappelle Vania) ne dissimulent pas longtemps les douleurs, les dégoûts, les vies manquées, prêts à les plaquer au sol dès qu'ils voudront s'en échapper, et aussi cette atmosphère particulière, douce et poétique, mais pesante, et que détermine en partie un lieu affectivement chargé, ancien, et menacé de disparaître - ici, une maison qu'il va falloir céder, comme dans La Cerisaie.
Chez Dubé, je dirais que toute cette esthétique tourne principalement autour d’un thème, un peu sombre, certes : le carpe diem impossible, le lilas trop éphémère pour qu’on en profite assez, et qui ne nous laisse que de quoi le désirer à nouveau.
Alors, la comparaison forçant, on trouvera peut-être Dubé un peu sucré, et ses ficelles un peu grosses parfois, mais ça reste bon.
Je me décidai donc pour une vieille édition à couverture rouge texture cuir. J’ouvre le livre, les pages sentent fort. Et là, sur quoi tombe-je ? Sur ça:
Au-delà de l’intérêt des post et préfaces, il n’est pas tout à fait nul de varier les éditions d’un même texte, s’entend : d’un texte qui ne comporte guère plus de variations que de fautes d’impression, et qu’on a trop souvent lu. En effet, il semble parfois qu’offrir un peu de nouveauté physique au texte lui rende, par la même occasion, un rien ou deux de sa fraîcheur première, ce qui n’est pas toujours sans stimuler l’étude qu’on veut en faire. (Alors, on me rétorquera bien qu’il n’y a pas de quoi en faire un fromage, ce à quoi je répondrai : certes, mais je n’aime pas ça.)
Avant-hier, donc, je cherchais à la bibliothèque une nouvelle édition du Temps des Lilas de Marcel Dubé.
La pièce n’est pas mauvaise, je la conseille à qui voudrait s’initier au théâtre québécois. C’est, disons, un drame psychologique (beaucoup ajoutent : "réaliste") qui n’est pas sans accointances avec le théâtre de Tchekhov. On y retrouve ces personnages dont la légèreté ou le cynisme (celui de Virgile rappelle Vania) ne dissimulent pas longtemps les douleurs, les dégoûts, les vies manquées, prêts à les plaquer au sol dès qu'ils voudront s'en échapper, et aussi cette atmosphère particulière, douce et poétique, mais pesante, et que détermine en partie un lieu affectivement chargé, ancien, et menacé de disparaître - ici, une maison qu'il va falloir céder, comme dans La Cerisaie.
Chez Dubé, je dirais que toute cette esthétique tourne principalement autour d’un thème, un peu sombre, certes : le carpe diem impossible, le lilas trop éphémère pour qu’on en profite assez, et qui ne nous laisse que de quoi le désirer à nouveau.
Alors, la comparaison forçant, on trouvera peut-être Dubé un peu sucré, et ses ficelles un peu grosses parfois, mais ça reste bon.
Je me décidai donc pour une vieille édition à couverture rouge texture cuir. J’ouvre le livre, les pages sentent fort. Et là, sur quoi tombe-je ? Sur ça:
Un certain de mes amis aurait sans doute dit : « mais lol ». Et sans doute, il aurait eu raison, surtout s’il avait vu en même temps ce qu’il y avait de collé sur la page d’à côté, ce que moi n'ai vu que le lendemain, et qui, pour le coup, me fit loler à mon tour :
On voit donc l’intérêt de changer d’édition de temps à autre : on y fait des découvertes surprenantes et l’on apprend à contenir des fous rires en bibliothèques.