dimanche 30 août 2009

Vivre au Québec ?

Par Paradisianne San :

Si tu as déjà porté un manteau d'hiver et des shorts en même temps,
Tu vis au Québec !

Si tu mesures la distance en heures,
Tu vis au Québec !

Si dans ta voiture tu as déjà passé du chauffage à la clim, et revenu au chauffage dans la même journée,
Tu vis au Québec !

Si tu es capable de conduire à 80 km/h dans 2 pieds de neige dans une tempête de neige sans broncher,
Tu vis au Québec !

Si tu as déjà fait des ajustements aux costumes d'Halloween de tes enfants pour qu'ils puissent les porter par dessus un habit d'hiver,
Tu vis au Québec !

Si tu transportes des câbles à survoltage et que ta femme sait s'en servir,
Tu vis au Québec !

Si la limite sur l'autoroute est 100km/h, que tu roules 130km/h et que tout le monde te dépasse,
Tu vis au Québec !

Si conduire est préférable en hiver car les nids de poule sont remplis de neige,
Tu vis au Québec !

Si tu connais les 4 saisons, presque l'Hiver, l'Hiver, encore l'esti d'Hiver et les Travaux Routiers,
Tu vis au Québec !

Si tu trouves moins 6 degrés juste un peu frisquet,
Tu vis au Québec !

Si tu comprends ces blagues et que tu les envoies à tes copains,
Tu vis au Québec !


...Et :
Que signifie réellement les lettres suivantes ?
TVQ et TPS
...réponse :

Tu Vis au Québec et Tu Payes en Sacrament !!!

samedi 29 août 2009

"Mons realis"

Avenues rectilignes, embouteillages ; clochers qui se reflètent dans les tours de verre, gratte-ciels, métropolitain ; « je prendrai un pouding chômeur » ; francophonie, mais à l’Ouest, on parle anglais, et on dit que le français recule dans le centre-ville ; des pigeons, des moineaux, des écureuils ; hamburgers, boulangerie française, sushis et quartier chinois ; « do you speak English ? », « Parla Italiano ? », « Sorry, I speak French ! » ; ici, les murs et l’asphalte sont l'écran des artistes ; Charles Daudelin, Michel Tremblay, « est bonne, ciboire ! Maudit que t'as le tour de répondre au monde, toé ! » ; Mont-Royal, Mont-Royal… est-ce que ce n’est pas le vieux nom de la ville ; Sainte-Catherine veille sur la modernité et sur les gays du monde entier ; « oh, j’ai encore vu un écureuil ! »; ici, les maisons datent des années 30, mais le siècle se déroule au fur et à mesure que l’on monte vers la banlieue ; ne pas oublier de laisser un pourboire ; la nuit est tombée, je ne reconnais plus rien, tout est à refaire ; Montréal !

Bleuets & canneberges

Ma principale découverte culinaire de cette première semaine au Québec est le bleuet. Si le fruit ressemble juste à une grosse myrtille (la baie peut atteindre 2 cm de diamètre), et ce au point de rendre la confusion facile chez les novices en matière de fruits et de lugubres, son goût s’en distingue cependant très nettement. Sa culture remonte aux temps précoloniaux et fait la fierté des québécois de Lac-Saint-Jean, qui en sont les principaux producteurs, aux points qu’on les appelle de partout les « bleuets » - surnom qui, si vous avez suivi, fait donc référence au fruit dont il est question ici.
Contrairement à la canneberge, le bleuet se consomme volontiers nature. C’est ce que j’ai fait dans un premier temps en allant me promener du côté du Vieux-Port de Québec, où se trouve un marché couvert, endroit stratégique pour qui veut dénicher de bons produits locaux à des prix abordables. A la fin de l’été, les étals abondent où l’on peut trouver des barquettes de bleuets de toutes dimensions, qu’il faudra se garder, si l’on est débutant en matière de fruits et de lugubres, de confondre avec les barquettes de myrtilles, autre baie assez présente ici.
Cependant, le bleuet se retrouve aussi dans de nombreuses préparations. On peut le trouver en muffin, en « breuvage » (boisson sans alcool hors « liqueurs » [boissons gazeuses]), en bonbons, en tarte, dans le thé… Pour ma part, je recommande fortement la confiture bleuet & chocolat, au goût assez prononcé mais divin, idéal en « rôties » (toasts) accompagnées d’un café.


Ci-dessous : un monsieur déguste avec ravissement une "pensée aux bleuets" de chez Tim Hortons (véritable institution locale).

Quand on est un peu nul, on arrive au Québec en pensant qu’on ne sait ce que c’est que la canneberge. Et puis on se dit que, quand même, cette petite baie au goût acide et âpre, on l’a déjà rencontré quelque part.
En fait, la canneberge est un fruit que nous autres les français préférons appeler, par goût de l’anglais gratuit, du rock irlandais ou du snobisme, la « cranberry ». Cependant, qu’on se rassure : la canneberge a quelque prédisposition pour l’accumulation des noms. Au Québec, on l’appelle ainsi tout autant par son petit nom iroquois, « atoca », ou par son autre petit nom iroquois, « ataca ».
Bref, la cranberry quoi.

Ci-dessous : le même monsieur déguste avec le même enthousiasme un muffin aux citron & canneberges, toujours de chez Tim Hortons.

vendredi 28 août 2009

L'Europe en Amérique, l'Amérique en Europe ?

Bon ok, le titre est un peu cliché quand on a une toute petite idée de ce à quoi ressemble le Québec. Il n'empêche que ça surprend, et que ce cocktail de modernité nord-américaine et de "je me souviens" est, finalement, assez dépaysant.


Ceux qui sont l'équivalent de nos pigeons

Naturellement, en France, n'importe qui s'émerveillerait de voir passer sous sa fenêtre, tandis qu'il prend son petit déjeuner, l'éclair gris et touffu d'un écureuil.
N'ayant jamais vu beaucoup d'autres pays que la France, c'est donc tout naturellement que je me suis esbaudi lorsque j'ai vu passer dans le jardin de mon hôte un gros écureuil d'un gris bleuté, et cette rencontre fut pour moi d'autant plus surprenante que cette maison et son petit jardin se situent au coeur du Vieux-Québec.
Pourtant, force est de constater que, depuis ce petit-déjeuner* là, les écureuils n'ont pas manqués à l'appel de ma curiosité. J'en ai trouvé l'après-midi même dans les rues du Vieux-Québec comme dans celles du Québec plus récent, jouant sur les roues des voitures, courant d'un trottoir à l'autre et s'abreuvant dans les flaques d'eau à même l'asphalte. Et comme on s'en doute, ils sont pléthore dès lors où l'on s'éloigne un peu des centres urbanisés, comme aux Plaines d'Abraham dont ils sont les véritables propriétaires.

En fait, l'écureuil fait partie du quotidien le plus banal du Québécois le plus banal. Rencontrer un écureuil n'a rien de surprenant : c'est celui qui s'en enthousiasme qui est surprenant. Et encore... Les français aussi sont pléthore au Québec, je ne suis donc pas sûr que mon hôte m'ait véritablement considéré comme une curiosité d'outre-mer lorsque je me suis exclamé devant ce qu'il ne doit pas considérer davantage qu'un Parisien un pigeon.

*Au Québec, le petit-déjeuner est le "déjeuner". Le déjeuner est le "dîner", et le dîner est le "souper". La "collation" désigne un petit repas qui se prend avant de se coucher, le "souper" se prenant relativement tôt par rapport à l'heure du dîner en France.



Le ciel sans dessus dessous

Un imperturbable plafond de nuages blancs m'aura privé tout le long du voyage de voir la mer d'en haut. J'aurais aimé savoir ce que c'est que d'avoir en dessous de soi, pendant sept heures de vol à 11 000 mètres d'altitude, l'Atlantique.
Pour me consoler, je me suis brûlé les yeux à contempler l'impossible désert de neige et de nacre que formait ce parterre nébuleux, et qui étendait jusqu'à l'horizon, plus linéaire que jamais, ses gouffres et ses moulures fantasques, vierges, irréelles, et comme taillées dans une matière tout à fait palpable - et qu'on voudrait bien toucher, d'ailleurs.
Mais c'est aussi l'avion qui nous apprend que les plus beaux nuages ne sont jamais que de vagues brouillards.

Heureusement, les nuages ont commencés à se dissoudre au moment où les côtes du Québec sont apparues dans mon champ de vision. C'était des îles, des presque-îles, un bazar de terre qui ne se résout pas à quitter l'océan. L'avion s'est incliné au dessus d'une vaste banlieu de pavillons rouges, verts, blancs, de clochers d'aluminium et de piscines qui faisaient des confettis bleu clair, et tout était entouré d'arbres, comme une ville faite dans une forêt, et d'ailleurs il y avait des forêts partout autour, et des horizons immenses derrière des monts erodés.

J'ai été surpris par l'air aussi chaud qu'humide, qui fit bientôt une pellicule partout sur ma peau. Mes yeux du soir voyaient un soleil d'après-midi, et au dessus de l'aéroport, de vastes troupeaux de cumulus bien rangés parcouraient la voûte du ciel, plus haute que jamais. Vraiment, on croira que je veux faire dans le fantastique, mais j'assure que, quatre jours plus tard, je trouvai à Montréal un article dont l'introduction décrivait les sensations du voyageur européen débarquant au Québec, et qu'il y avait dedans les mêmes cumulus ! A croire que ces petits moutons sont les hôtes habituels - réels ou hallucinés - de ceux qui descendent des avions de Montréal ou de Québec.