mardi 15 décembre 2009

Les douceurs d'Orléans

A la fin du mois de novembre, époque qui me semble lointaine aujourd’hui que la neige a tout recouvert, et tout modifié, une amie du Connecticut est venue qui n’a pas boudé ma proposition d’aller voir un peu le marché du Vieux-Port, celui-là même où j’avais goûté mes premiers bleuets, et qui est l’endroit nécessaire à qui veut tâter du produit local, hors poutine. Nous nous sommes approchés de l’étal d’un producteur de l’Ile d’Orléans et nous sommes laissés happer par sa verve commerciale, logorrhéique mais, nous l’avons vérifié par la suite, oh combien pittoresque. Cependant que je tentais de savoir si mon amie buvait les paroles du monsieur, au reste charmant, ou si elle avait certain talent pour la comédie, on nous donnait tour à tour des échantillons de produits à base de pomme, comme c’est la spécialité de ce producteur là, et, quoiqu’ils étaient, naturellement, de très petite taille, leur nombre fut assez grand pour nous donner après la sensation d’avoir « bien mangé et bien bu » - assez, du moins, pour nourrir la culpabilité de celui qui n’achète pas.

De droite à gauche : mon amie Marine, un monsieur sorti
de Shinning ou de Pet Semetary, le marché du Vieux-Port.

Quelques jours plus tard, nous sommes retournés au marché avec la ferme intention de prendre une bouteille à notre insulaire. Après avoir refait la série des échantillons, parce que, comme la Sophie des malheurs, on ne peut choisir un unique chocolat sans connaître tous ceux de la boîte, nous nous sommes accordés sur une « mistelle de pomme et de sirop d’érable », vin de pomme certes un peu fort, mais d’une saveur unique. Cependant, un porte monnaie mieux garni ne devra pas s’arrêter là, car il y a parmi ces liquides bien d’autres combinaisons, et tout autant de plaisirs introuvables – sauf le moût de pomme, qui compte pour du beurre puisque nous en avons l’équivalent en France, bien que nous l’appelions uniquement par la marque qui le monopolise.

De gauche à droite : avant la bouteille,
après la bouteille.

A propos de beurre, l’étal orléanais proposait aussi de succulents beurres de pomme, produit très répandu au Québec, et que je n’ai pas goûté là pour la première fois, mais pas non plus pour la dernière. C’est, parmi tout ce que nous avons essayé, peut-être le plus facile à décrire : il faut imaginer une compote dont la texture est très fine et dans laquelle se retrouvent les notes profondes du beurre chaud : délicieux. Et je ne parle pas du beurre d’érable, mais c’est que le marchand n’en proposait pas.

2 commentaires:

  1. de merveilleux souvenirs... merci pour ton blog !

    RépondreSupprimer
  2. Tout de même, j'aurais dû faire un article sur notre semaine plutôt que sur la bouteille de notre semaine, mais tant d'articles projetés, et si peu de faits... Je me rattraperai après New York and the College life. :o)

    RépondreSupprimer