lundi 16 novembre 2009

Novembre

Depuis quelques jours comme à son début, le mois n’est guère différent des fins d’automne françaises, avec ses arbres décharnés jetés contre un ciel éteint, ses tapis dégoûtants de feuilles mortes, et tout l’ennui de ses bruines interminables qui ne le cèdent jamais à des pluies plus franches, et qui font désespérer de nouvelles neiges.

Selon Marie-France, nous n’avons pas eu d’été indien. Selon Marie-Ève, nous l’avons eu la semaine dernière, même s’il était moins doux que de coutume, et bien qu’il soit généralement le fait du mois d’octobre. Quoiqu’en disent les deux Marie, force est de constater que la semaine passée fut assez singulière : quatre ou cinq jours de suite, le ciel resta impeccable de tout nuage, se faisant l’écran des couleurs du soleil, toujours suaves et changeantes du fait, j’imagine, de sa courbe restreinte à cette période de l’année. L’air n’était pas trop froid, il y eut même quelques téméraires pour s’étaler sur les pelouses comme on faisait en septembre ; le plus agréable était de contempler le déclin rapide de la lumière que les nuages ne relayaient pas, et de sentir, en se promenant, la caresse du soleil sur les parties éclairées du visage, par contraste avec celles que l’ombre préservaient.


La météo, déesse ubiquiste du Québec, mais pas plus fiable qu’en France, n’annonce pas de baisse des températures avant la fin du mois. Je crains qu’il ne faille attendre décembre avant d'accueillir l’hiver. Neigera ? Neigera pas ? Il y a deux ans, les Québécois ont connu, fait rarissime, un Noël vert.

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