vendredi 23 avril 2010

Avril

Il y a des jours que la neige a disparu mais je goûte encore la sensation de l’herbe sous mes pas comme une nouveauté. Après des mois de sol minéral, la redécouverte du tapis organique : l’être vivant se reconnaît à la mollesse et à la peur qu’on a de le l’abîmer. Cependant il se montre docile et, au fil de la marche, divulgue gentiment ses rumeurs d’été, de plus en plus vert, malgré les cicatrices de terre et de sécheresse que lui ont fait les glaces.

En France les arbres verdissent dès la fin du mois de mars mais ici les bourgeons turgescents refusent d’éclater enfin, laissant les arbres grêles en paquets de squelettes sales sur le ciel bleu et l’herbe verte. Québec : l’automne flamboie, l’hiver porte son nom, le printemps paresse. Mais j’attends mai.

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